Strona główna
 

[ Pobierz całość w formacie PDF ]

réponses ayant été satisfaisantes, il se résolut à déménager vers le
printemps, si la santé d'Emma ne s'améliorait pas.
Un jour qu'en prévision de son départ elle faisait des rangements dans un
tiroir, elle se piqua les doigts à quelque chose. C'était un fil de fer de
son bouquet de mariage. Les boutons d'oranger étaient jaunes de
poussière, et les rubans de satin, à liséré d'argent, s'effilochaient par le
bord. Elle le jeta dans le feu. Il s'enflamma plus vite qu'une paille sèche.
Puis ce fut comme un buisson rouge sur les cendres, et qui se rongeât
lentement. Elle le regarda brûler. Les petites baies de carton éclataient,
les fils d'archal se tordaient, le galon se fondait; et les corolles de
papier, racornies, se balançant le long de la plaque comme des papillons
noirs, enfin s'envolèrent par la cheminée.
Quand on partit de Tostes, au mois de mars, Mme Bovary était enceinte.
DEUXIEME PARTIE
I
Vonville-l'Abbaye (ainsi nommé à cause d'une ancienne abbaye de
Capucins dont les ruines n'existent même plus) est un bourg à huit lieues
de Rouen, entre la route d'Abbeville et celle de Beauvais, au fond d'une
vallée qu'arrose la Rieule, petite rivière qui se jette dans l'Andelle,
après avoir fait tourner trois moulins vers son embouchure, et où il y a
quelques truites, que les garçons, le dimanche, s'amusent à pécher à la
ligne.
On quitte la grande route à la Boissière et l'on continue à plat jusqu'au
haut de la côte des Leux, d'où l'on découvre la vallée. La rivière qui la
traverse en fait comme deux régions de physionomie distincte: tout ce
qui est à gauche est en herbage, tout ce qui est à droite est en labour. La
prairie s'allonge sous un bourrelet de collines basses pour se rattacher
par-derrière aux pâturages du pays de Bray, tandis que, du côté de l'est,
la plaine, montant doucement, va s'élargissant et étale à perte de vue
ses blondes pièces de blé. L'eau qui court au bord de l'herbe sépare d'une
raie blanche la couleur des prés et celle des sillons, et la campagne
ainsi ressemble à un grand manteau déplié qui a un collet de velours
vert, bordé d'un galon d'argent.
Au bout de l'horizon, lorsqu'on arrive, on a devant soi les chênes de la
forêt d'Argueil, avec les escarpements de la côte Saint-Jean, rayés du
haut en bas par de longues traînées rouges, inégales; ce sont les traces
des pluies, et ces tons de brique, tranchant en filets minces sur la
couleur grise de la montagne, viennent de la quantité de sources
ferrugineuses qui coulent au-delà, dans le pays d'alentour.
On est ici sur les confins de la Normandie, de la Picardie et de l'Ile-de-
France, contrée bâtarde où le langage est sans accentuation, comme le
paysage sans caractère. C'est là que l'on fait les pires fromages de
Neuchâtel de tout l'arrondissement, et, d'autre part, la culture y est
coûteuse, parce qu'il faut beaucoup de fumier pour engraisser ces terres
friables pleines de sable et de cailloux.
Jusqu'en 1835, il n'y avait point de route praticable pour arriver à
Yonville, mais on a établi vers cette époque un chemin de grande
vicinalité qui relie la route d'Abbeville à celle d'Amiens, et sert
quelquefois aux rouliers allant de Rouen dans les Flandres. Cependant,
Yonville-l'Abbaye est demeuré stationnaire, malgré ses débouchés
nouveaux. Au lieu d'améliorer les cultures, on s'y obstine encore aux
herbages, quelque dépréciés qu'ils soient, et le bourg paresseux,
s'écartant de la plaine, a continué naturellement à s'agrandir vers la
rivière. On l'aperçoit de loin, tout couché en long sur la rive, comme un
gardeur de vaches qui fait la sieste au bord de l'eau.
Au bas de la côte, après le pont, commence une chaussée plantée de
jeunes trembles, qui vous mène en droite ligne jusqu'aux premières
maisons du pays. Elles sont encloses de haies, au milieu de cours pleines
de bâtiments épars, pressoirs, charrette et bouilleries disséminés sous
les arbres touffus portant des échelles, des gaules ou des faux
accrochées dans leur branchage. Les toits de chaume, connue des bonnets
de fourrure rabattus sur des yeux, descendent jusqu'au tiers à peu près
des fenêtres basses, dont les gros verres bombés sont garnis d'un noeud
dans le milieu, à la façon des culs de bouteilles. Sur le mur de plâtre que
traversent en diagonale des lambourdes noires, s'accroche parfois
quelque maigre poirier, et les rez-de-chaussée ont à leur porte une
petite barrière tournante pour les défendre des poussins, qui viennent
picorer, sur le seuil, des miettes de pain bis trempé de cidre. Cependant
les cours se font plus étroites, les habitations se rapprochent, les haies
disparaissent; un fagot de fougères se balance sous une fenêtre au bout
d'un manche à balai; il y a la forge d'un maréchal et ensuite un charron
avec deux ou trois charrettes neuves, en dehors, qui empiètent sur la
route. Puis, à travers une claire-voie, apparaît une maison blanche au-
delà d'un rond de gazon que décore un Amour, le doigt posé sur la bouche
; deux vases en fonte sont à chaque bout du perron ; des panonceaux
brillent à la porte; c'est la maison du notaire, et la plus belle du pays.
L'église est de l'autre côté de la rue, vingt pas plus loin, à l'entrée de la
place. Le petit cimetière qui l'entoure, clos d'un mur à hauteur d'appui,
est si bien rempli de tombeaux, que les vieilles pierres à ras du sol font
un dallage continu, où l'herbe a dessiné de soi-même des carrés verts
réguliers.
L'église a été rebâtie à neuf dans les dernières innées du règne de
Charles X. La voûte en bois commence à se pourrir par le haut, et, de
place en place, a des enfonçures noires dans sa couleur bleue. Au-dessus
de la porte, où seraient les orgues, se tient un jubé pour les hommes,
avec un escalier tournant qui retentit sous les sabots.
Le grand jour, arrivant par les vitraux tout unis, éclaire obliquement les
bancs rangés en travers de la muraille, que tapisse çà et là quelque
paillasson cloué, ayant au-dessous de lui ces mots en grosses lettres:
«Banc de M. un tel.» Plus loin, à l'endroit où le vaisseau se rétrécit, le
confessionnal fait pendant à une statuette de la Vierge vêtue d'une robe
de satin, coiffée d'un voile de tulle semé d'étoiles d'argent, et tout
empourprée aux pommettes comme une idole des îles Sandwich, enfin
une copie de la Sainte Famille, envoi du ministre de l'intérieur, dominant
le maître-autel entre quatre chandeliers, termine au fond la
perspective. Les stalles du choeur, en bois de sapin, sont restées sans
être peintes.
Les halles, c'est-à-dire un toit de tuiles supporté par une vingtaine de
poteaux, occupent à elles seules la moitié environ de la grande place
d'Yonville. La mairie, construite sur les dessins d'un architecte de Paris,
est une manière de temple grec qui fait l'angle, à côté de la maison du
pharmacien. Elle a, au rez-de-chaussée, trois colonnes ioniques et, au
premier étage, une galerie à plein cintre, tandis que le tympan qui la
termine est rempli par un coq gaulois, appuyé d'une patte sur la Charte
et tenant de l'autre les balances de la justice.
Mais ce qui attire le plus les yeux, c'est, en face de l'auberge du Lion
d'or, la pharmacie de M. Homais! Le soir, principalement, quand son [ Pobierz całość w formacie PDF ]
  • zanotowane.pl
  • doc.pisz.pl
  • pdf.pisz.pl
  • alternate.pev.pl


  •  Podstrony
     : Indeks
     : Faber Gustav Merowingowie
     : Gustave_Flaubert Madame_Bovery
     : Darcy Emma Dziekuje ci, Lauren
     : Jerome_Jerome_ _Trzech_panow_w_lodce
     : Sandra Busch – So bloody far
     : Diana_Palmer Sercowe_kśÂ‚opoty
     : 151. Carey Suzanne Pamić™ć‡ gór
     : Cartland Barbara Tajemnica Anuszki
     : 175. Cox Maggie Lato w Grecji(1)
     : Jack L. Chalker A War of Shadows
  • zanotowane.pl
  • doc.pisz.pl
  • pdf.pisz.pl
  • numervin.keep.pl
  •  . : : .
    Copyright (c) 2008 Poznając bez końca, bez końca doznajemy błogosławieństwa; wiedzieć wszystko byłoby przekleństwem. | Designed by Elegant WPT